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 La joute, version longue

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L'ombre de Paris
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La joute, version longue
Jeu 1 Oct - 8:43 par L'ombre de Paris

Présentation - longue - de la Joute

Une petite histoire du duel en France


Suite à l’effondrement du Magiarquat romain à la fin de l’Antiquité, l’absence durable de toute autorité officielle en Europe occidentale aboutit à l’adoption généralisée d’un mode de règlement privé des litiges judiciaires magiques, chaque sorcier et sorcière réglant ses querelles de voisinage de façon autonome ; généralement, cela se faisait grâce à l’intervention d’un médiateur désigné par les deux parties, mais de plus en plus souvent, les disputes commencèrent à se solder au moyen de duels magiques parfois létaux. Ceux-ci avaient toujours existé dans les sociétés enchantées antiques, mais de façon assez sporadique ; ce n’est qu’à cette époque que leur usage allait se systématiser.

L’ « apogée » de la période du duel s’explique par le contexte du Haut Moyen-Âge en Occident : à une époque où les Moldus pourchassaient et persécutaient violemment les êtres enchantés de tous poils (et de toutes écailles), ces derniers en vinrent à créer une société libertaire et déhiérarchisée, par opposition à un monde non-magique qui voyait se développer féodalisme et servage. Cette période incertaine et conflictuelle fit ainsi revêtir au duel une nouvelle dimension, lui conférant l’aspect d’un moyen noble et romantique de maintenir sa liberté individuelle tout en affirmant son désir de se battre pour la préserver… et de garder ses réflexes affûtés.

Mais le l’idéalisme attaché au concept de duel dans l’imaginaire sorcier ne pouvait masquer une autre vérité : à force de vengeances privées, de guerres familiales et autres cycles de haine, ce mode d’arbitrage engendrait une anarchie qui, à terme, aurait fini par mettre en danger l’existence même du monde magique. L’émergence des proto-états sorciers (Gorsedd pour les peuples celtiques, Wyssenmut chez les Germains, Sabbateria en Italie, etc.), marqua ainsi effectivement le début de ce qui allait devenir la Justice Magique, laquelle cessa dès lors d'être une affaire privée. Pour autant, il fallut de (très) nombreux siècles pour que la pratique du duel magique cesse complètement, tant elle s’était implantée dans les esprits, et une bonne partie de l’activité des gouvernements enchantés du Bas Moyen-Âge et du début des Temps Modernes consista précisément à essayer d’imposer leur autorité à des sorciers chamailleurs qui trouvaient bien plus amusant de régler leurs querelles à coup de maléfices du saucisson que de passer devant un tribunal. L’adoption du Statut International du Secret Magique, qui fit à la fois naître un devoir de discrétion et disparaître le danger immédiat représenté par la persécution Moldu, y aida considérablement.

C’est ainsi que, privé de toute forme de nécessité, le duel se transforma, en France et dans les pays limitrophes, en ce qu’il est encore aujourd’hui : un pur et simple divertissement. Le revirement fut acté en 1521, quand la régente Godefrine accéda aux suppliques d’un parti de nobles occitans et gascons emmenés par le duc de Forabrat. La grande mode, dans l’aristocratie magique, était alors à l’imitation d’absolument tout ce qui se faisait chez les pourtant très consanguins sang-bleu Moldus, et il n’avait pas échappé à Forabrat et à sa bande que, chez ceux-ci, le duel était un privilège interdit aux roturiers. Maintenant que la séparation entre mondes magique et non-magique était actée, l’aristocratie devait se chercher de nouveaux moyens d’exister, et le martial honneur attaché à l’idée de duel magique lui apparaissait intimement liée à ses propres valeurs ; ne restait plus qu’à s’en arroger l’exclusivité. De son côté, la régente, en pleine bataille avec le conseil royarqual concernant la création d’un nouvel impôt sur les elfes de maison, fut trop heureuse de se voir offrir l’occasion de céder à une noblesse mécontente ce très symbolique os à ronger en guise de compensation. Le duel devint donc légalement le privilège de la noblesse magique.

Pendant deux-cents ans, l’aristocratie jouit tranquillement de son petit droit, ses membres les plus sportifs et les plus belliqueux se lançant dans des affrontements informels et amicaux, supposés ne plus être mortels (vous vous en doutez, le nombre exact de « dérapages », quoiqu’inconnu, peut être estimé à : considérable). Le phénomène connut une telle ampleur qu’un « Club de Joute Enchantée » vit le jour à Fantasmagorie en 1719, qui donna un début d’organisation et de publicité à ce qui était jusqu’à présent des affaires strictement privées. La coutume s’installa rapidement de faire assister à ces duels un parterre de plus en plus vaste de curieux, allant des parents des duellistes aux partenaires de bavboules de leurs serviteurs. Finalement, une grande lice fut créée à Saint-Ange en 1755, destinée à accueillir tous les duels de France dans une compétition que le public vint à appeler familièrement « la Grande Joute », puis simplement « la Joute ». N’importe qui pouvait y entrer pour regarder les compétiteurs s’envoyer des maléfices en tout genre et en ressortir avec des trompes en guise de nez ou des fougères à la place des cheveux.  

Certains de ces combattants devinrent de véritables icônes pour le public, des professionnels du duel dont la foule venait admirer le style et la maîtrise du combat. Bientôt, se créèrent des embryons de ce que l’on n’appelait pas encore des fan-clubs, les partisans de chaque jouteur rivalisant d’imagination et de moyens pour lui marquer leur soutien. C’est ainsi que dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, le duel cessa peu-à-peu d’être un dénominateur commun à la noblesse, une marque de distinction les séparant de la roture, pour devenir l’apanage d’une petite coterie de compétiteurs acharnés et expérimentés pour lesquels l’arène était un art autant qu’un divertissement. Au début du XIXème siècle, prenant exemple sur les pays étrangers (notamment ceux de la péninsule Ibérique du nord de l’Italie et des marches orientales de l’Allemagne) qui avaient également maintenu une forte tradition de duel sans nécessairement posséder une aristocratie, la royarque Pressyne V révoqua le privilège nobiliaire sur le duel, ouvrant la compétition à toutes et tous. Mais l’héritage de ces « gentlemen bretteurs » avait marqué la Joute de sa griffe, lui prêtant la forme qu’elle a encore aujourd’hui.

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